Au milieu des villes futuristes scintillantes de tous leurs néons, des hommes d’affaires en costumes dans le métro, et des rayons de mangas et jeux vidéo, nous avons côtoyé des témoins plus vivaces que jamais de la culture traditionnelle japonaise.
Avec ses plus de 17 sites au patrimoine de l’Unesco parmi 1600 temples et 400 sanctuaires, Kyoto et Nara, deux anciennes cités impériales se sont vite imposées comme l’étape culturelle de notre séjour.
Les temples, sanctuaires et jardins zen trouvent leur essence dans les 2 principales religions du Japon : la plus ancienne le Shintoïsme et le Bouddhisme qui s’accordent à penser que rien n’est inanimé.
Début avril, les jardins et parcs étaient envahis par les japonais venant pique-niquer entre amis ou en famille sous les cerisiers en fleurs faisant perdurer ainsi la tradition du Hanami, coutume d’apprécier la beauté des fleurs. Contre toute attente, nous avons croisé des japonais plutôt débridés, trinquant à la bière sous fond de musique et karaoké mobile.
En quittant le Kansai pour rejoindre la région montagneuse du Honshu au centre du Japon, une autre fête nous attendait pour honorer l’arrivée du printemps : le Takayama Matsuri avec ses processions de chars datant du XVII ème, les danses de marionnettes et des habitants en costume traditionnel, le tout nous rappelant étrangement la Semana Santa de Séville.
En sillonnant le Japon, il est possible d’avoir un aperçu de l’habitat traditionnel du pays dont l’architecture extérieure et l’aménagement intérieur est caractéristique au delà des variantes régionales.
La maison traditionnelle de la période Edo est construite en harmonie avec la nature : le bois, matériau naturel prédomine, la lumière est captée et filtrée par de nombreuses cloisons coulissantes et mobiles en papier, la vue sur le jardin est essentiel et le sol est couvert de tatamis fabriquées avec des couches de paille de riz. Bien que l’unité de mesure officielle soit maintenant le mètre, nous avons vu de nombreuses descriptions de chambres d’hôtel ou d’annonces immobilières qui donnent toujours la taille des pièces en tatamis.
Dans les montagnes, nous avons vu quelques beaux spécimens de gassho-zukuri, maisons à toit de chaume très en pente qui permettait de supporter les chutes de neige abondantes dans ces régions.
En logeant dans un ryokan à Takayama, nous avons pu nous immerger au cœur du Japon, dans ces auberges traditionnelles où les us et coutumes sont scrupuleusement respectées (ce qui n’est d’ailleurs pas évident au début lorsque l’on n’est pas initié), où l’on sert des repas copieux avec de multiples plats, où l’on dort sur un futon étendu sur les tatamis, où l’on peut gouter aux joies du bain tant appréciées des japonais, dans les salles de bains communes non mixtes voire pour les meilleures ryokans situées près d’une source chaude, dans un onsen.
Certaines de ces maisons traditionnelles sont des distilleries de saké plus que centenaires où nous aimions entrer et découvrir les recoins. Obtenu par fermentation du riz, cet alcool est un symbole national servi traditionnellement dans une petite carafe en céramique appelée tokkuri.
Enfin, comment ne pas évoquer les mystérieuses geishas que nous avons aperçues trottinant dans les ruelles du quartier de Gion à Kyoto, avec leur visage blanc et leur kimono précieux. Aujourd’hui, toujours admirées de tout un pays, les quelques milles « faiseuses d’art » maitrisant la musique, la danse, la rhétorique et le divertissement, incarnent une tradition japonaise bien vivante.
2 Commentaires
Félicitations, pour cet article bien écrit, nous avons fait un mariage pour des Japonais vivant en France, une super ambiance et surtout ce sont des champions en Karaoké, une culture au Japon.
Oui c’est vrai le karaoké est ancré dans la culture japonaise (et dans la culture asiatique), c’est est même un véritable sport.