On nous dit que l’avion détruit notre planète, que la mondialisation détruit nos sociétés. Faut-il nécessairement arrêter de voyager et laisser ce plaisir aux blogueurs voyageurs qui feront voyager les autres de leur canapé via Facebook et YouTube?

Dans notre quotidien comme en voyage, nos actes ont toujours un impact sur les autres ou sur ce qui nous entoure. Sans être obsédées par cette idée nous pensons qu’il est primordial d’en avoir conscience. Nous ne sommes pas des écolos de principe mais plutôt des éco-logiques.

Notre blog ne parle pas d’écotourisme ni de voyages responsables, mais nous nous sommes rendu compte au retour de notre tour du monde que la manière de voyager qui nous plaisait se rapprochait du slow-travel, une tendance à la porter de tous pour continuer à voyager longtemps.

De l’origine à la fin annoncée des voyages

Les hommes ont toujours voyagé depuis la migration des peuples, les conquêtes militaires, les échanges commerciaux ou encore les pèlerinages religieux. Mais le fait de voyager pour son plaisir serait apparu à la fin du XVIIème siècle avec les aristocrates anglais. Le tourisme c’est voyager pour satisfaire sa curiosité, son goût de l’aventure et son désir d’enrichir son expérience personnelle. Moins de 400 ans après ses prémices, le voyage est un loisir de masse auquel s’adonne, tenez-vous bien, un milliard de personnes chaque année dans le monde. L’industrie touristique, la massification et la mondialisation ont transformé le voyage. La majorité des voyageurs sont devenus des consommateurs d’espaces culturels et naturels. Alors que ce dernier croit échapper à son rythme de vie quotidien effréné en décidant de partir quelques jours, il s’embourbe dans des circuits organisés où il est pressé et coche tout ce qu’il y a à voir ou à faire dans sa destination, qui s’apparente parfois plus à un parc touristique qu’à un endroit du globe avec son histoire, sa culture et ses habitants.

Jusqu’à quand va-t-on pouvoir continuer à voyager ? Les limites écologiques se font largement ressentir. L’avion est un mode de transport qui se démocratise de plus en plus mais il est extrêmement gourmand en énergie. Les destinations à la mode et le moment où il faut partir sont définis à la place du voyageur par la société de consommation, aboutissant à des lieux sur fréquentés ce qui entraîne, dans une logique économique, la  destruction des écosystèmes (destinations à la mode avec logiques saisonnières). La mondialisation et l’uniformisation du monde met en péril l’identité même des peuples et remet en cause certaines raisons de voyager. En effet, si le monde entier ressemble à chez soi, pourquoi continuer à partir à l’autre bout du monde…

La dérive arrive à son apogée et pourtant dans une époque en panne d’utopie, nous n’avons jamais été aussi affamé de voyages pour se sentir vivre libre.

La fin des voyages ?

La fin des voyages ?

C’est pourquoi voyager autrement doit devenir l’affaire de tous !

Revenir au vagabondage, la fausse bonne idée

Au Moyen-Age, le vagabond était le gueux qui parcourait la campagne en mendiant à la recherche d’un travail et fuyant les épidémies.

Aujourd’hui, certains voyageurs se définissent comme les nouveaux vagabonds. Ils partent découvrir le monde sans but ni direction, des mois voire des années parfois sans date retour. A pied, à vélo, en stop, ils voyagent sac sur le dos sans rien ou presque, en faisant du camping sauvage ou en pratiquant l’hébergement improvisé chez l’habitant. C’est l’image médiatique d’Antoine de Maximy ou celle plus  touchante et philosophique des Nus et culottés, mais c’est aussi de nombreux anonymes. On n’aime pas bien dans cette façon de voyager le côté intrusif de certaines rencontres où les gens sont parfois contraints de vous accueillir sans trop comprendre ce qui se passe (on le ressent parfois, en particulier dans J’irai dormir chez vous). On n’apprécie pas tellement non plus certaines manières de se nourrir, de se déplacer et de se loger aux frais des autres qui lorsqu’elles se répètent s’apparentent presque à de la charité dans des pays où les gens ont pourtant bien moins de richesse matérielle…

Nans et Mouts de Nus et Cullotés

Nans et Mouts de Nus et culottés

Alors, comme d’autres qui veulent continuer à être des voyageurs et non pas des touristes sans devenir des vagabonds, nous avons choisi une alternative moins extrémiste à la portée de tous : le slow travel.

Eloge du slow travel

Vous allez dire : le slow travel, encore un concept de biens pensants qui se donnent un genre et bonne conscience ! Pas tout à fait, laissez nous vous convaincre…

Le slow travel c’est l’art de voyager en prenant son temps : profiter de chaque instant, s’imprégner des lieux et des ambiances, favoriser les rencontres.

Cette philosophie du voyage incite spontanément à voyager mieux. C’est pour nous du tourisme responsable sans la gadgétisation de l’éco-tourisme.

En voyageant lentement, on développe une conscience naturelle de notre impact sur l’environnement.  Limiter les transports polluants devient plus facile puisqu’on peut prendre plusieurs jours voire plusieurs semaines pour parcourir la même distance que l’on aurait survolée dans un A380 en quelques heures. Se passer de la climatisation souvent d’office dans les chaines hôtelières est évident car on découvre sur place des hébergements à taille humaine adaptées au climat (constructions fraîches, ventilations…) et très souvent des conditions météorologiques certes différentes mais dont le corps s’habituent vite. Il devient également plus habituel de prendre des itinéraires bis en écoutant les habitants plutôt que de traverser les lieux sur fréquentés mis en avant dans la plupart des guides de voyage.

En voyageant lentement, on privilégie aussi les échanges économiques et interculturels directs avec les populations locales. Prendre le temps de choisir soi-même ses « infrastructures », les gens qui vont vous guider pour découvrir une région reculée ou vous servir d’interprète, permet d’éviter les intermédiaires étrangers. En observant et en prenant son temps on prend rapidement conscience du coût de la vie et l’on apprend à payer le prix juste, celui qui limitera le déséquilibre social et évitera de pourrir le système. Pourquoi le chauffeur de tuk tuk ferrait sa journée auprès de ses compatriotes, si en une course il gagne la même somme avec un couple de touristes pressés qui a trouvé que cette petite ballade leur avait couté cinq fois moins cher que s’il avait pris un taxi à Paris !

Créer des liens avec les habitants et se donner l’opportunité de rencontres spontanées devient plus facile lorsqu’on vit au rythme des gens et qu’on laisse le temps permettre de faire tomber le rideau de la peur de l’étranger. Et c’est rarement dans le restaurant de votre hôtel (où la carte en anglais peut être rassurante) que vous ferrez ce genre de rencontre mais plutôt en déambulant dans la rue, en picorant sur le marché ou en vous asseyant à une table sur le trottoir au milieu de la foule et en vous laissant servir le plat du jour comme votre voisin !

Etre un slow-traveler c’est se laisser aller à la flânerie et à l’imprévu dans des voyages un peu désorganisés où tout n’est pas planifié à l’avance. La lenteur donne un autre sens au voyage où l’exotisme n’est pas forcément nécessaire.

Ainsi, pendant notre tour du monde, nous avons réappris la liberté et à écouter nos sens  pour nous diriger, faire un détour, changer de route, revenir en arrière mais aussi rester…

En voyage au long cours

Le voyage au long cours se prête particulièrement à cette philosophie du voyage. La plupart des routards qui choisissent de partir pour plusieurs mois souhaitent prendre leur temps. Nous racontons souvent que de certains lieux de notre tour du monde il nous reste en mémoire une ambiance, un goût, une situation mais souvent ni sites touristiques connus ni noms de temple ou d’activité à faire. Nous avons pu passer des heures à chercher où nous allions manger le soir, ou une journée à marcher jusqu’à notre destination et laisser de côté le palais royal ou le quartier historique sans l’ombre d’une hésitation.

Certaines opportunités ou « bons plans » ne se présentent que lorsqu’on est disponible à les recevoir. Cela a été le cas pour notre découverte inoubliable de la Muraille de Chine. Il était hors de question pour nous d’aller se mêler aux 50 000 visiteurs par jour de Badaling (portion de la Muraille la plus fréquentée) ni de se laisser embarquer par une auberge de jeunesse dans une excursion de deux jours destinée aux voyageurs qui aiment l’aventure à qui elles proposent toutes d’aller dans des sites plus reculés avec nuit sauvage dans une tour de guet. A quatre jour de notre départ de Chine, nous étions presque prêts à abandonner notre rêve de Grande Muraille (pour dire que tout ce que nous avions vécu pendant les 5/6ème de notre tour du monde nous avait déjà tellement nourri et comblé) lorsque nous nous sommes rappelés une affiche vue dans une auberge de jeunesse à plusieurs centaines de kilomètres de Pékin. En décryptant la photo prise comme ça à la va vite, elle citait une portion fermée de la Muraille et une histoire d’auberge dans un village au pied de Simatai. Deux jours plus tard (deux jours avant notre départ de Chine) nous avions réussi à joindre les contacts, obtenu les détails pour nous rendre sur place et prévenu de notre arrivée pour le lendemain. Nous avons dormi à quelques mètres de la Muraille sur un lit traditionnel chauffant entourés d’un décor incroyable. Les 10 kilomètres de la Muraille que nous avons foulé seuls entre Simatai et Jinshanling resteront un extraordinaire souvenir de notre tour du monde que nous n’aurions pas vécu si nous avions visité Pékin en trois jours sans nous laisser le temps de cette opportunité.

Comment ne pas citer également le jour où nous avons vécu avec les birmans un moment historique au milieu d’un meeting de Aung San Suu Kyi dans un village de montagne à Kalaw où nous avions choisi de rester quelques jours plutôt que de faire juste une halte comme la plupart des voyageurs, qui restent au mieux une nuit avant d’entamer le fameux trek entre Kalaw et le lac Inlé.

Aux portes de chez soi pour quelques jours

Vous vous dites surement que voyager lentement c’est bien mais qu’il faut du temps et que tout le monde ne peut pas partir 6 mois en voyage ! Nous aussi c’est ce que l’on pensait et nous appréhendions un peu notre premier voyage de deux semaines après notre tour du monde. Nous avions décidé de découvrir la Turquie, un pays d’une richesse extraordinaire grand comme une fois et demi la France. En choisissant trois endroits du pays où nous avons posé nos sacs, nous avons retrouvé les mêmes sensations que lors de notre voyage au long court et le bonheur de profiter de chaque instant, de chaque lieux, de chaque rencontre en prenant notre temps comme si nous avions la vie devant nous ! Nous avons passé les cinq premiers jours à flâner dans les quartiers, les marchés animés et sur les toits d’Istanbul (lire notre article pour monter sur les toits d’Istanbul). Puis, nous avons rejoins la côte méditerranéenne et le village de Faralya pour profiter de ses paysages de rêves et marcher sur les falaises au cœur des forets de pins et de cèdres qui surplombent les eaux bleu azur des criques rafraichissantes avant de se régaler de la cuisine turque, des fruits et légumes des potagers alentours (notre article sur Faralya, un de nos coups de coeur en Turquie).  Enfin pour les quatre derniers jours, nous nous sommes rendu en Cappadoce à Goreme où nous avons joué les explorateurs dans les vallées rocheuses de cette région à la géologie et à l’histoire si particulière. 114 pages, soit moins d’un quart de notre guide Lonely : « Turquie Istanbul, côte turque et Cappadoce » (trouver le Lonely Planet Turquie sur Amazon) dont 100 pages traitant uniquement d’Istanbul et pourtant un émerveillement quotidien avec des rencontres et des imprévus tantôt déroutant et tantôt savoureux ! Bientôt quelques articles sur le site pour partager ce premier voyage en Turquie.

Même pour quelques jours, même aux portes de chez soi, le slow travel c’est possible. Il suffit de franchir le pas et de faire confiance aux voyages désorganisés !

Eloge du Slow Travel

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29 Comments

  1. 19 octobre 2013 at 17 h 00 min — Répondre

    Le slow travel donne une autre saveur au voyage. Se laisser porter par les évènements, prendre les opportunités comme elles viennent et s’imprégner du lieu. C’est vivre et pas seulement suivre, c’est expérimenter et pas seulement regarder. Complètement adepte du slow travel, j’adhère tout à fait à ta façon de penser.

  2. 19 octobre 2013 at 18 h 50 min — Répondre

    Là je ne peux que souscrire. Je suis globalement sur la même longueur d’onde.
    Je ne connais pas « j’irai dormir chez vous » jusqu’au bout des doigts, mais je me suis dit plus d’une fois, « là le gars il déconne, il force la main un peu trop ». J’ai même souvenir d’un épisode au Rajasthan où le père de famille n’ose pas refuser, mais c’est le fils qui le jette dehors. Et le gars est surpris ! Se faire inviter c’est génial, mais s’inviter, pas d’accord !
    Je suis allergique aux voyages planifiés à l’avance au jour prêt. C’est un non-sens pour un voyage longue durée, mais même pour des séjours plus courts, ça ne me convient pas. Et puis de toute façon, je ne suis pas du genre assez organisé pour le faire, quand bien même je le voudrais !!
    J’essaye également d’éviter au maximum l’avion. Par exemple, pour aller au Maroc, j’avais fait le choix d’y aller en bateau. Alors c’est 2 jours au lieu de 3 heures d’avion, mais en plus du « bonus écolo », ça donne vraiment l’impression d’aller quelque part et non d’y avoir été téléporté. J’en parle d’ailleurs ici : http://onechai.fr/2013/06/le-maroc-en-bateau-sete-tanger/
    Donc j’espère que vous ferez de nombreux convertis 🙂

  3. 20 octobre 2013 at 6 h 06 min — Répondre

    Trés trés bel article ! Merci à Nowmadz de me l’avoir fait découvert.

    Je comprends votre point de vue – magnifiquement exposé dans ce billet – et je le partage … pour tout dire, je voulais écrire sur ce sujet moi aussi ( 😉 ) car il me préoccupe beaucoup. Cela touche autant aux inégalités sociales entre les pays « riches » et « pauvres », qu’à la mondialisation et son élan d’uniformisation du monde ou encore à l’écologie et la sauvegarde de nos richesses naturelles. Des thèmes dont je pourrais parler pendant des heures !

    Nous sommes d’ailleurs en train de réfléchir à partir en voyage pour une longue durée sans prendre l’avion, en voyageant local – écologique (peut-être même à vélo) ; un challenge pour nous. Nous avons déjà l’habitude des bus de campesinos et autres, mais ce serait pousser la réflexion et surtout l’action encore un cran plus loin. Comme dit Laurent, on sera moins dans la « téléportation », plus dans l’instant pour profiter des paysages qui défilent à une vitesse plus humaine, et plus ouvert pout les rencontres …

  4. 21 octobre 2013 at 11 h 17 min — Répondre

    Je partage complètement le point du vue.

    Certains prônent de voyager le moins cher en se faisant héberger et nourrir par les locaux. Pour une certaine authenticité du voyage, c’est une bonne chose.

    Après, il ne faut pas que cela devienne une fin en soi,car cela peut devenir limite comme tu le soulignes.

  5. 21 octobre 2013 at 17 h 42 min — Répondre

    Comme je suis d’accord avec vous ! Pour moi l’art du voyage c’est justement de savoir prendre son temps et d’être ouvert aux opportunités qui se présentent a nous en cours de route. C’est vraiment un message que j’essaye de faire passer sur mon blog. Mes meilleurs souvenirs de voyage sont souvent ces quelques jours ‘off’ itinéraire, qui font suite a une rencontre ou a une décision de dernière minute. Aussi, je ne planifie que très très rarement (meme si cela ne m’empêche pas d’avoir une idée en tete de ce que je veux faire/voir), et le pied pour moi c’est de ne rien réserver et d’improviser une fois sur place. Ca marche a tous les coups et jamais je ne me suis retrouvée en galère de quoi que ce soit parce que je n’avais pas réservé ou mal prévu mon coup !

    Bref, le slow travel, j’adhère 😉 Cela dit, j’ai l’impression que malgré ce que vous essayez de montrer avec votre voyage en Turquie, cela reste un luxe et il faut quand meme avoir du temps devant soi…

  6. 25 octobre 2013 at 15 h 36 min — Répondre

    Quelle bonne philosophie !
    Au début, on prévoit milles choses à voir et à faire, je crois qu’on a peur de manquer ce que tout le monde a vu parce qu’on veut le voir nous aussi… Et puis, on réalise qu’on se fatigue, qu’on profite pas vraiment de ce qu’on voit et surtout on remarque que les meilleurs moments ne sont pas ceux qu’on avait prévu mais ceux qui arrivent comme ça par hasard alors qu’on est perdu sur une route paumée où il n’y a absolument rien à voir. Si on en a l’occasion, pouvoir s’installer 1 mois ou 2 dans une ville permet de ressentir les choses complètement différemment 🙂

  7. Denis
    21 novembre 2013 at 14 h 18 min — Répondre

    Certes, certes, vous avez bien raison… Mais attention aux chevilles… Avec de pareils développements, on devient très vite imbu de sa personne. L’égo qui gonfle n’est jamais bon. Déjà que le voyageur est au départ naturellement gorgé de vanité…

    • 30 novembre 2013 at 13 h 44 min — Répondre

      Nous n’avions pas l’intention de donner une leçon mais de présenter notre vision du voyage pour éventuellement inspirer de futurs voyageurs. Si notre article vous semble moralisateur nous nous en excusons. Pour nous il n’y a pas de bonne façon de voyager, chacun voyageur voyage comme ça lui convient. Il nous semblait cependant important de présenter notre manière de voyager et nos réflexions pour répondre aux nombreuses questions que l’on nous pose souvent et qui montre une méconnaissance de beaucoup de personnes sur le fait qu’il est facile de voyager et que ça ne coûte pas forcément cher, tout en respectant les populations locales.

  8. Mikael
    26 novembre 2013 at 17 h 23 min — Répondre

    Entièrement d’accord avec tout ce qui est dit, le « slow travel » (je préfère toutefois le terme de « voyage non-organisé »), c’est bien pour toutes ces raisons…

    Par contre, je ne peux m’empêcher de me demander:
    Un tour du monde en 6 mois, soit 12 pays en 6 mois, d’où une moyenne de 2 semaines dans chaque pays, est-ce vraiment du « slow travel »???

    Je n’ai jamais passé moins d’un mois dans un pays, ce qui me parait le minimum pour s’imprégner… J’ai par exemple fait le tour d’Amérique du Sud, soit 6 Pays, en 6 mois…

    • 30 novembre 2013 at 9 h 30 min — Répondre

      Très bonne remarque. Nous sommes tout à fait d’accord avec toi et c’est ce que nous avons fait. La moyenne dans les pays si tu prends les chiffres brutes sont effectivement de deux semaines mais si tu regardes de plus près nous n’avons pas fait beaucoup d’endroit par pays. Par exemple, Brésil, nous avons fait que Rio, Chine en trois semaines nous avons fait que deux villes, Japon pareil, Cambodge en 4 semaines nous avons visité 4 lieux…. Quand nous parlons de prendre son temps ca ne veut pas forcément dire partir longtemps mais se laisser le temps de découvrir les lieux que l’on visite. Et avec cet article nous voulions que c’est possible de voyager lentement même en partant en voyage quelques semaines, exemple notre dernier voyage en Turquie, en un peu plus de deux semaines, nous avons fait que trois endroits et avons pris le temps de bien s’imprégner des lieux que nous avons visité.
      Nous voulions aussi montrer que l’importance n’est pas de cocher toutes les choses à voir dans un pays pour le visiter mais d’aller à la rencontre de sa culture et de son peuple !

      J’espère avoir été plus clair dans notre vision du voyage désorganisé 😉

      • Mikael
        30 novembre 2013 at 16 h 52 min — Répondre

        Effectivement, c’est plus clair et je vous remercie de ces précisions, même si je ne partage pas vraiment cette manière de voyager…

        Faire le tour du monde pour passer 2 semaines et visiter 3 endroits dans chaque pays, je ne comprends pas bien. Dans un certaine mesure, cela me rappelle un couple de jeune français qui faisait le « tour du monde » en 3 semaines et demies, et qui passait 4 jours en Inde! C’est plutôt un « Tour des Aéroports »!

        Mais après, comme vous le dites si bien, chacun à sa propre vision du voyage et tout est respectable!
        Il n’y a donc aucune animosité dans mes propos, et cet article aura au moins eu le mérite de lancer la réflexion…

        Pour être honnête, à mes débuts de voyageurs, je souhaitais moi aussi effectuer un « Tour du Monde ». Et puis j’ai commencé à voyagé, pour ne plus jamais arrête. Je me suis alors rendu compte que le « Tour du Monde » ne valait pas le coup si l’on tentait de le faire dans un laps de temps si court.
        Pour l’effectuer correctement sur la voie du « Slow Travel », c’est plusieurs années qu’il faut!

        Du coup, je ferais à terme le « Tour du Monde », pas en un seul voyage peut-être, mais en plusieurs années, c’est sûr.

        En tout cas, bon trip sur les routes du monde!

        • kamillelydie
          4 août 2014 at 4 h 24 min — Répondre

          Je rejoins Mickael sur son propos.
          L’éloge du Slow Travel est jolie, mais prétendre faire  » Le tour du monde » en 6 mois, c’est un peu ironique, non ?
          En 6 mois, on ne fait même pas le tour de la France en « Slow travel » selon moi.
          Mais chacun à son idée du voyage, lent ou pas ;)…

          • 9 septembre 2014 at 9 h 45 min

            C’est tout à fait ironique, tu as raison.

            Nous avons appris de notre première expérience de voyage au long cours et savons que le prochain grand voyage se fera lent et certainement sans avion. Ce que nous voulions surtout tenter de faire passer comme message avec cet article c’est: que l’on parte un week-end, une semaine, un mois ou plus, on peut tout à fait voyager en prenant son temps et respecter le monde autour de sois. Et qu’il n’y a pas besoin de partir plusieurs années en voyage pour voyager désorganisé, en partant à la rencontre de l’autre et du monde qui nous entour.

            En 6 mois, on ne fait même pas le tour de sa ville, tout est question de mesure.

  9. 13 décembre 2013 at 8 h 05 min — Répondre

    Perso Antoine de Maximy son concept, sur le principe il peut-être bien, mais combien de fois je me suis retrouvé à changer de chaîne parce qu’il m’agaçait clairement à « forcer » les gens à l’accueillir chez eux? Voyager à la pauvre des fois je trouve ça aussi limite en soit, beaucoup croit que c’est fun et que c’est un jeu sympa. Ils vont dans les pays pauvres et veulent vivre comme les locaux, mais c’est un peu hypocrite en soit et « irrespectueux » dans le sens où souvent tu t’imposes ou tu profites du peu que les locaux ont, alors que toi tu as plus…. Mais bon après chacun son point de vue.

    Perso, je prépare mon tour du Japon à pieds et ce n’est ni parce que je veux faire du « slow travel » ou parce que je veux « squatter » chez les gens…. Non je veux faire ça juste parce que j’aime marcher et aussi découvrir. Et surtout j’aime les pays avec une forte Histoire ^^

  10. 23 décembre 2013 at 11 h 58 min — Répondre

    Cet article interpelle sur de nombreux points :
    – je n’ai pas d’avis sur les émissions de télé-réalité où l’on s’invite. Ne pas regarder et c’est fini.
    – j’ai du mal avec les messages contradictoires de « La terre vue du ciel » de YA Bertrand, les vols de tout poil de N Hulot, les vues aériennes de S Salagado dans « Genesis » : des tonnes de pétroles cramées dans des lieux préservés, pour en ramener des images certes superbes, mais avec de surcroit un discours écolo sur la planète en danger. Eux ne donnent pas l’exemple : parce qu’ils auraient un sauf-conduit qui est de dire la messe pour les autres et une fondation pour ralentir cette pollution qu’ils accélèrent ?
    – je suis gêné par la course aux voyages, surtout celle des voyages emblématiques : rencontrer les derniers sauvages des iles Andaman, aller voir la banquise avant qu’elle n’ait trop fondu,…
    – c’est quoi le voyageur « responsable » : celui capable d’avoir une idée de sa trace carbone et du nivellement culturel qu’il apporte aux endroits visités ?
    Au total, c’est une évidence pas très gaie : plus on voyage, plus on pollue, et on est de plus en plus nombreux à voyager.
    Donc oui, le « slow travel » pollue moins que le « fast travel ».
    Egalement : éloge de la marche, du vélo et…du « voyage immobile ».

  11. 18 janvier 2014 at 14 h 02 min — Répondre

    Le problème avec le voyage au long cours (et je pense en priorité au tour du monde avec une date de fin que ce soit 1 ou 2 ans) est que beaucoup le réalise en pensant que ce sera le voyage de leur vie. Un peu comme s’ils ne voyageront plus jamais après (ce qui est absurde et ils en conviendraient eux-même s’ils y réfléchissaient). Du coup on assiste à une course d’un pays à un autre, et on raconte que l’on a fait le Japon, que les japonais sont… parce que l’on a passé 3 jours à Tokyo !
    C’est un peu comme ces parents qui comptent le nombre de pays fait par leur progéniture. A la sortie de la crèche on parle de nombre de pas ou de mots, entre voyageur on compte les pays. ça m’énerve.

    • 18 janvier 2014 at 14 h 15 min — Répondre

      Alors là, je suis bien d’accord avec toi Tiphanya. Quand on me demande combien de pays j’ai visités, j’essaye souvent de prendre la tangente en restant évasive ou avec un truc « à la louche » car de toute façon, je ne connais pas de décompte exact. J’ai bien sûr une vague idée, mais le compte exact on s’en fou un peu (enfin moi en tout cas). À ce jeu un peu absurde, on se prend à toujours vouloir visiter de nouveaux pays pour pouvoir incrémenter le compteur et ne pas retourner dans de ceux où on a vraiment accroché, mais où on n’a pas disposé de suffisamment de temps pour en profiter pleinement.

  12. Quentin
    11 juin 2014 at 15 h 21 min — Répondre

    Bonjour,

    votre article est excellent et je partage relativement votre avis. Pour ma part j’ai visité l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne et la Russie sur ce principe. Mise à part quelques villes (notamment en Russie) ou j’avais décidé d’aller pour des raisons logistiques et financières, une fois sur place, accompagné quand même d’un guide dans le lequel je pioche ce que j’ai envie, je me laisse aller aux rencontres et découvertes infortunes.

    Concernant les émissions dont vous parlez, bien que j’apprécie le côté « sympathique » , notamment nats et mouts, je trouve ces émissions…franchement déguelasse…Surtout quand on sait que eux, les « animateurs voyageurs », sont « grassement » payé par les deniers publiques à savoir le CNC (je boss dans l’audio-visuelle)…alors allez essayer de grater des logements, de la nourriture et/ou des habits à des gens qui n’ont rien demander et qui peuvent avoir des difficultés je trouve ça limite. Bref je trouve dômmage qu’ils n’apportent rien aux gens sur place mise à part de gratter des trucs (bien qu’il le fasse de façon sympathique) et pire encore qu’ils ne nous font même pas découvrir les richesses patrimoniales, gastronomiques, humaines, culturelles, des lieux qu’ils « visitent ».

    Je suis un jeune humoriste (bientôt professionnel si tout va bien) souhaitant faire un tour d’Europe pour aller jouer mon spectacle partout où je le pourrais, et ce gratuitement, uniquement pour le plaisir des gens, et/ou pour collecter des sous pour une association locale. Je compte partir de Lyon pour aller en Espagne, puis Italie Autriche, Allemagne, Pays Bas, Belgique, Angleterre, Irlande, et de retour en France par la Bretagne. Avec moi j’embarque tout le matos pour filmer et monter les vidéos, et je diffuserais, via une chaîne youtube, un épisode d’une dizaine de minutes toutes les 2 ou 3 semaines. Comme ça les gens pourront suivre l’aventure qui devrait durer 1 an.

    Une année durant laquelle je voyagerais à vélo pour: apporter un spectacle aux gens que je rencontrerais, et faire découvrir aux internautes toutes les merveilles d’un territoire. L’idée est de rester 2 3 jours dans un endroit où je joue, pour avoir le temps d’aller découvrir les environs. Au programme, des rencontres, des découvertes, de l’humain, de la générosité, un échange, de l’aventure, et bien sûr de l’humour 🙂

    Pour ce projet je vais apprendre les langues des pays dans lesquels j’irais. Pour montrer que je ne viens pas « squatter » et filmer « mon délire » mais que je suis bien dans un processus d’échanges et de rencontres humaines, qui sont bien plus belles quand on peut communiquer avec les gens.

    Il va me falloir du temps pour préparer tout ça, ainsi je ne compte pas partir avant 2016.

    D’ici là je vais me « tester » sur la région Rhône Alpes.

    Voilà je voulais connaître un peu votre avis sur ce projet, désolé pour les fautes d’orthographes.

    Merci de votre retour.

    Cordialement,

    • 1 juillet 2014 at 8 h 35 min — Répondre

      Ah un projet qui à l’air intéressant ! Le défi comprendre l’humour dans les autres langues car les subtilités sont parfois compliquées à saisir. Un projet que nous suivrons. On peut en discuter autour d’un verre un de ces jours si tu es dans la région lyonnaise.

  13. talvard
    4 novembre 2014 at 8 h 57 min — Répondre

    bonjour,

    j’ai une question sur le slow travel. Par rapport à un tour du monde standard, quelle est pour vous la diminution du cout quotidien ( en %) car on utilise moins les transports, moins de visites payantes et négociations plus fortes sur les logements à cause de durée plus longue

    merci pour votre réponse

    • 24 novembre 2014 at 15 h 15 min — Répondre

      C’est difficile à estimer car tout va dépendre de comment tu vas voyager. Si on pousse à l’extrême, tu peux voyager avec seulement quelques euros en poches, même avec pas d’argent du tout si tu trocs ton repas et ton logis contre des services. J’avoue que je ne sais pas trop quoi répondre à ta question !!!

  14. 30 novembre 2016 at 9 h 42 min — Répondre

    Bonjour à tous,

    On sent que l’idée du slow travel est finalement très subjective, et en même temps, on sent émerger quelques chiffres ici ou là dans les discussions. Comme vous, il me semble que 4 à 5 jours par étape est souvent un minimum quand on se pose en hébergement fixe (hotel, chez l’habitant…).
    En voyage au long cours sur 9 mois ou plus, quels rythmes et variations de rythmes aimez-vous pratiquer ?

    • 26 janvier 2017 at 9 h 25 min — Répondre

      Pour notre part, on reste au moins 4-5 jours par endroits même si des cours séjours… mais maintenant qu’on est 4, je pense qu’on va encore allonger nos étapes et prendre encore plus le temps.

  15. Karine
    6 janvier 2017 at 7 h 49 min — Répondre

    J’adore votre article ! L’été dernier, j’ai essayé le slow travel en Drôme provençale. Je voulais faire quelque chose de différent pendant mes vacances et j’ai trouvé l’agence Scoot’Nomad qui propose des circuits en scooter en intégrant le concept du slow travel.
    Cet article me fait penser à ce séjour, j’ai passé de très bons moments grâce à cette expérience et j’ai même apprécié les trajets qui menaient d’un point à autre du circuit car on a pris le temps de profiter de chaque instant ce qui n’est pas le cas quand je pars en voyage en général !

  16. 12 octobre 2017 at 9 h 46 min — Répondre

    Votre blog est une belle découverte ! Sincèrement ! Merci pour ce partage :).

    • 16 octobre 2017 at 8 h 32 min — Répondre

      Merci ! Bonne lecture…
      Est-ce que vous avez testé notre planificateur de voyages ?

  17. Vincent
    14 février 2020 at 10 h 23 min — Répondre

    Salut,

    Content d’avoir lu cela.
    En train de planifier notre « tour du monde qui n’en est pas un », on essaye de fonctionner comme cela.
    Le mode de transport sera notre poids lourds, certes critiquable au vu de sa consommation de 18L/100km, mais moins de 40 000 km sur 24 mois et une moyenne de 3 semaines par pays, avec beaucoup de petits pays (balkans, états baltes…), ceci nous permet de prendre notre temps, de respecter le rythme de chacun (trois enfants de 1 à 6 ans), de vivre, de découvrir…

    • 18 février 2020 at 8 h 19 min — Répondre

      C’est le plus important avec des enfants de respecter le rythme de chacun. Sur vos 24 mois vos aurez émis moins de Co2 par voyageurs que si vous preniez l’avion si ca peut vous rassurer.

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