Ce n’est pas un secret, c’est plus agréable de voyager à vélo quand il fait beau ! Du coup, ça limite un peu les périodes pour voyager en France, grosso modo d’avril à octobre. Si l’on ajoute les contraintes des vacances scolaires, il ne reste plus beaucoup de possibilités et l’été est souvent la seule période pour des itinéraires de plusieurs semaines.
Cette année, la météo caniculaire et notre période de vacances en juillet nous ont largement exposés aux chaleurs. Pourtant, notre voyage à vélo sur la Vélodyssée s’est bien passé et cela n’a pas été désagréable, hormis la journée où la chaleur a dépassé les 39-40° !
Voici donc quelques astuces pour réussir un voyage à vélo avec des enfants en période de canicule.
Sommaire
- Profiter de la brise naturelle que l’on ressent lorsqu’on roule à vélo
- Les pauses : toujours à l’ombre
- Partir tôt le matin… évidemment… mais…
- Bien s’hydrater
- Baignade tous les jours
- Alterner avec des nuits en dure
- Adapter la longueur des étapes et voyager lentement en prévoyant des pauses
- Accepter d’aider plus souvent ses enfants à pédaler
- Adapter sa tenue et se protéger du soleil
- Bien choisir sa destination de voyage à vélo l’été
Profiter de la brise naturelle que l’on ressent lorsqu’on roule à vélo
Même si c’est de l’air chaud, on sent qu’on est mieux en roulant qu’en restant immobile. Les moments où il fait très chaud, on se mouille la nuque, le visage, les cheveux, le tee-shirt et l’air nous paraît plus frais.
Les pauses : toujours à l’ombre
En voyage à vélo en famille, il y a souvent des pauses : pour boire, faire pipi, soigner un bobo, mettre de la crème solaire, dépasser un moment de découragement… La règle est la suivante : pas de pause au soleil quand c’est la canicule. Globalement, on trouve presque toujours un arbre ou une mini-zone ombragée.
Pour les pique-niques, c’est pareil, toujours à l’ombre ou encore mieux à l’ombre et près d’un cours d’eau, d’un lac, d’une plage sous un pin maritime…
Dans les campings, on précise toujours aussi que l’on souhaite un emplacement ombragé.
Partir tôt le matin… évidemment… mais…
Pédaler le matin en voyage à vélo avec des enfants, c’est toujours une bonne idée, car les enfants sont plus en forme. Quand il fait chaud, c’est même une nécessité. Mais voilà quand on est en vacances, on n’a pas toujours envie de se lever à 6 h du matin. En plus, l’intendance du matin peut s’avérer chronophage : petit-déjeuner pour avoir de l’énergie, pliage de la tente et des affaires (1 h incompressible pour nous), préparation du repas de midi (ce qu’on n’a pas pu faire la veille).
Alors clairement c’est plus facile pour ceux qui sont du matin, mais pas d’astuce magique : on a mis le réveil très souvent cet été !
L’objectif raisonnable qu’on se fixe c’est de décoller au plus tard à 10 h et les jours de très grande chaleur 9 h. Quand on voyage à vélo avec nos enfants, nous ne faisons que très rarement des étapes de plus de 35-40 km par jour, l’idée c’est d’arriver à destination avant le milieu d’après-midi pour la baignade rafraichissante.
Bien s’hydrater
C’est essentiel, pourtant quand on est itinérant ce n’est pas toujours aussi simple que d’ouvrir un robinet !
Nous avons trouvé assez peu de points d’eau potable à disposition pour les cyclistes le long de la Vélodyssée. Dans les endroits touristiques, les bars et restaurants… nous refusent parfois de remplir nos gourdes en voulant nous vendre des bouteilles minérales de 0,5 L d’eau.
Nous transportons sur nos 4 vélos, 5 gourdes isothermes ou non pour un total de 4 L d’eau. L’idée c’est que chacun ait une gourde sur son vélo, même les enfants pour s’hydrater facilement.
Comme nous ne faisons pas de bivouac pour l’instant, nous arrivons toujours à boire le matin avant de partir, remplir nos gourdes et bouteilles au départ de l’étape pour la première partie de la journée, puis de les remplir de nouveau en arrivant dans l’après-midi.
Il nous arrive parfois d’acheter des bouteilles, si l’on ne trouve pas de point d’eau à disposition, ou que les gourdes ne passent pas entre l’évier et le robinet, ou en prévision d’une étape longue éloignée de tout, ou quand l’envie de fraicheur se fait intense !
Pour être autonome en eau sur toute une journée, il faut bien sûr beaucoup plus d’eau. Les voyageurs à vélo ont souvent une poche à eau en plus.
Astuces eau et fraicheur :
- Dans les villages, il y a un point d’eau dans les cimetières.
- Demander au bar du camping de remplir les gourdes d’eau fraiche.
- Glisser les gourdes non isothermes dans la sacoche au milieu des polaires.
- Quand l’eau a un trop mauvais goût javellisé, nous mettons un petit bonbon à l’anis dans la gourde !
Baignade tous les jours
C’est tellement agréable après avoir pédalé et tellement efficace pour se rafraichir. Les enfants adorent les baignades, c’est même leur moteur en voyage à vélo l’été.
En prenant quelques précautions comme de respecter les zones surveillées à l’océan, d’éviter les zones de baignades non contrôlées (le risque sanitaire étant plus élevé en cas de canicule) et de rentrer progressivement dans l’eau, nous nous arrangeons pour pouvoir nous baigner tous les jours.
Depuis petites, les mini-baroudeuses ont des maillots de bains anti-UV, maillot et tee-shirt. Maintenant qu’elles grandissent, elles râlent pour les mettre, vivement que la mode australienne soit plus active en France !
Alterner avec des nuits en dure
Depuis nos premières mini-aventures à vélo, nous alternons entre des nuits sous la tente et des nuits en dure. Cela permet de se poser plus, de ne pas avoir la tente à monter et démonter, de dormir un peu plus confortablement dans un vrai lit, de se mettre parfois à l’abri de la pluie ou de la chaleur. En général, cela nous permet de décoller plus tôt le matin.
Nous aimons aussi nous mettre en immersion dans un lieu chargé d’histoire selon la région comme dans une longère au cœur d’un marais sur la Vélodyssée, dans un château en rénovation dans le pays cathare sur le canal du midi.
Nous apprécions aussi échanger avec des hôtes qui connaissent bien leur région dans une chambre d’hôtes ou via warmshowers, le réseau d’hébergement entre cyclorandonneurs.
Adapter la longueur des étapes et voyager lentement en prévoyant des pauses
Chacun sa manière de voyager, mais avec des enfants mieux vaut respecter leur rythme pour que le voyage soit agréable (en limitant les crises).
On adapte la longueur des étapes selon le dénivelé, la qualité du revêtement et les conditions climatiques. En période de canicule, raccourcir les étapes est une bonne idée afin d’éviter la surchauffe et de profiter des baignades.
C’est aussi ça le voyage à vélo, ralentir son rythme de vie et renforcer la patience !
Avec les mini-baroudeuses qui pédalent depuis leurs 4-5 ans, nous faisions au début entre 15 km à 20 km par jour et actuellement à 6 ans ½ et 9 ans entre 30 à 40 km par jour. Nous constatons avec les années que lors de nos escapades à vélo en famille il nous faut en moyenne 1 heure pour 10 kilomètres à parcourir et que 2 à 4 heures sur les vélos par jour nous suffisent bien !
Même lorsqu’elles étaient tractées ou que la plus petite était encore dans la remorque, nous prenions en compte leur fatigue, leur lassitude, leur envie de faire autre chose. Pour nous, enchainer les kilomètres n’est pas le plus plaisant dans les voyages à vélo. Pédaler est simplement un moyen de déplacement, qui nous permet de passer par des endroits plus près de la nature et de profiter simplement du présent.
Enfin, c’est bien de prévoir des jours de pause sans vélo, surtout les jours d’extrême chaleur.
Sur la Vélodyssée en juillet 2022, nous avons été bloqués à Maubuisson-Carcans la journée où le thermomètre a dépassé les 40° et où nous n’avons pas trouvé de nuit en dure à prix raisonnable au dernier moment. Finalement, nous avons passé notre temps entre l’eau du lac d’Hourtin-Carcans, celle de la piscine du camping, et l’ombre des pins. La journée est finalement passée assez vite, nous n’avons même pas eu besoin de nous réfugier dans un café climatisé ou à la bibliothèque municipale !
Accepter d’aider plus souvent ses enfants à pédaler
Les enfants sont imprévisibles, certains jours, ils pédalent bien, d’autres moins. En cas de forte chaleur, il y a plus de risque de coup de fatigue ou d’imprévus et ils peuvent avoir besoin d’aide plus rapidement. Avoir la possibilité d’aider son enfant, c’est gage de sérénité pour eux et pour nous.
Le follow-me est le système de traction le plus abouti et le plus confortable. Il se fixe sur la roue avant de l’enfant en quelques secondes et se détachent aussi très rapidement.
Pour les plus grands autour de 7-8 ans parfois avant, et pour des coups de pouce plus ponctuels notamment en montée, un système genre élastique type Tire-Vélo et Trax peut permettre d’aider l’enfant. L’enfant doit pouvoir être maître de son vélo et veiller à ne pas se rapprocher trop du vélo qui le tracte.
L’expérience nous a montré que ce n’est pas parce qu’on est équipé d’un système de traction ou d’aide que les enfants pédalent moins en autonomie.
Adapter sa tenue et se protéger du soleil
Malheureusement, il arrive souvent d’être sur les vélos aux heures où le soleil tape le plus entre midi et 16 h.
Pour bien se protéger du soleil, nous privilégions les vêtements couvrants, au moins les épaules et les cuisses. Pour les zones découvertes, on fait régulièrement des pauses « mission crème solaire » indice 50+.
Bien choisir sa destination de voyage à vélo l’été
L’idée est de choisir un itinéraire avec de l’eau, de l’ombre et à son niveau d’expérience.
Les campings avec piscine aident bien à compléter les possibilités de baignade en eau naturelle selon les régions !
Près de l’océan
La Vélodyssée et l’air océanique est une très belle option avec des enfants qui roulent déjà. Petit bémol, ne pas s’attendre à ce que les traversés des forêts de pin des Landes soient beaucoup à l’ombre !
Au bord de la mer
Pour nous, hors de question d’aller à la mer méditerranée l’été avec la foule. Mais pour ceux que ça ne dérange pas, nous avons eu l’occasion de parcourir ces deux itinéraires pour les familles avec des ados ou grand-enfants roulant déjà bien :
- Le Parcours cyclable du littoral varois entre Sanary-sur-Mer et Sainte-Maxime passe par de magnifiques plages, villes et stations balnéaires. Malheureusement sur certaines portions, l’itinéraire est trop entouré de routes passantes.
- Le Canal du Midi paraît être une bonne idée avec ses campings avec piscine et son arrivée à la mer vers Agde et Sète puis possibilité de continuer jusqu’en Camargue par la Méditerranée à vélo. Malheureusement, l’itinéraire est finalement peu ombragé, car de nombreux platanes malades ont dû être coupés et les arbres replantés ne sont pas près de faire de l’ombre !
Près des lacs ou rivières
Avec des enfants débutants à vélo on trouve des itinéraires faciles et quasi-totalement en voie verte :
- Sur le Canal du Nivernais en Bourgogne vers le lac de Baye et les plages de l’Yonne.
- Sur l’Eurovélo 6 en Franche-comté vers Dole et la plage du lac d’Osselle
- Sur la PassaPais dans le Haut Languedoc au bord de l’Orb avec en plus une grotte sur l’itinéraire pour une fraicheur garantie !
- Sur la DolceVia en Ardèche au bord de l’Eyrieux.
Des itinéraires de voyage à vélo, il y en a plein, et ça se développe de plus en plus alors si l’aventure vous tente, même en plein été, foncez ! N’hésitez pas à jeter un coup d’œil sur la carte bien faite de France vélo tourisme.
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