Après tout ce que nous avions entendu sur la Corse et les endroits magnifiques qui nous restent en mémoire de nos précédents voyages, le risque était grand. Mais notre premier aperçu de l’île de Beauté, à l’occasion du salon des bloggeurs voyageurs à Ajaccio #WeAreTravel15, ne nous a pas déçu.
Sommaire
Une palette de paysages éblouissants entre mer et montagne
A peine descendu de l’avion, le panorama du golfe d’Ajaccio depuis la terrasse de notre hôte sur les hauteurs du centre ville (à deux pas du départ du sentier des Crêtes) nous en a mis plein la vue !
Nous sommes partis fouler le Sentier des Douaniers après une courte virée en bus (N°5, une quinzaine de minutes depuis le centre vers la place Charles de Gaule jusqu’au parking de la Parata, mais qui passe malheureusement moins d’une fois par heure même en pleine saison !). La beauté du paysage du site classé et protégé des iles sanguinaires sur le sentier qui contourne la tour de la Parata, la transparence de l’eau bleu turquoise et les couleurs de la flore printanière en fleurs, ne se décrivent pas.
Les 2 heures aller-retour (sans compter les haltes baignades et pique-nique à prévoir en ville) entre le début du sentier et la plage du petit Capo (appelée aussi Saint Antoine) est accessible à tous. En continuant un peu au delà de la plage Saint Antoine, de l’autre côté de la prairie, c’est la plage du grand Capo plus connue avec paillottes et cie.
Quelques heures plus tard, en tournant le dos à la mer sur nos kayaks avec François de Cors’Aventure, la vue sur les massifs corses encore un brin enneigés, est féérique et incite à découvrir le centre de l’île à deux pas pour emprunter le GR 20, ou si vous êtes plus gourmands que sportifs partir à la rencontre des producteurs et éleveurs du maquis.
Des saveurs qui mettent l’eau à la bouche
Pour éveiller vos papilles, rien de tel que de se rendre sur le marché quotidien de la place Foch (jusqu’à 13 heures mais les matinaux auront plus de chance de rencontrer les Ajacciens et de trouver les meilleurs produits). Nous nous y sommes concoctés un succulent pique-nique de pain frais, fromage de brebis fermier, charcuteries artisanales, bastelle (chausson) au bettes et brocciu frais (prononcé brotchiou, spécialité fromagère de Corse), fruits corses, canistrellis (sablés parfumés à l’anis), fiadone (originaire de la région de Corte, sorte de flan à base de brocciu et parfumé au citron sur une délicieuse pâte croustillante). Tout nous faisait envie ! Les étales sont alléchants et les commerçants et producteurs très sympathiques.
Inutile de vous préciser que le retour de la ballade fut éprouvante après la pause déjeuner !
Un voyage au printemps est idéal pour déguster les produits régionaux corses car les producteurs insulaires ne peuvent plus fournir toute l’année les consommateurs de plus en plus nombreux. Après juin la charcuterie « de Corse » provenant de producteurs-artisans qui élèvent et transforment leurs propres porcs avec des méthodes traditionnelles se fait extrêmement rare. Les juillettistes et aoutiens devront frapper aux fermes des producteurs qui ne vendent que sur place et garde leur « stock » plus loin dans la saison.
La dégustation des fameuses cannellonis corses aux blettes et brocciu (toujours le même) parfumés à la menthe et nappés de sauce tomate, accompagné d’un verre de vin Patrimonio blanc fut un autre grand moment de découverte gustative et olfactive lors de cette semaine en Corse à Ajaccio.
Une ville d’art et d’histoire à porter de mains
Vous ne passerez certainement pas votre séjour à Ajaccio dans les musées. La ville est néanmoins chargée d’histoire depuis la colonisation génoise du Moyen-âge, jusqu’à l’occupation pendant la deuxième guerre mondiale en passant par l’époque impériale napoléonienne. Napoléon Bonaparte naquit à Ajaccio mais inutile de s’étendre sur le sujet, vous ne pourrez pas le manquer !
Pour les passionnés (ou non, comme nous) de la peinture italienne de la Renaissance, le palais Fesch est immanquable. Il renferme la deuxième plus vaste collection de peintures italiennes en France après le Louvre. Il s’agit essentiellement d’œuvres léguées par le Cardinal Fesch, oncle de Napoléon 1er (toujours lui), à sa ville natale, parmi son impressionnante collection de 16 000 tableaux.
Notre visite guidée réalisée par Pierre-André, un guide passionné de l’Office du tourisme, était vraiment intéressante et donne un sens à ces peintures parfois si réalistes qu’on aurait envie de les toucher pour sentir la douceur du tapis de Francesco Fieravino dit Il Maltese ou implorer à l’Homme au gant de Titien d’arrêter de nous regarder comme ça.
La vieille ville quand à elle, qui s’étend depuis la Citadelle, zone militaire fermée mais facile à repérer, regorge de ruelles colorées étroites et pittoresques où se cachent au calme, de petits bars à vin et le succulent glacier « La fabrique », qui nous a été conseillée par une habitante (Rue de la Porta).
Les concerts polyphoniques de la nature et des hommes
Le bruit des vagues qui frappent les côtes rocheuses d’Ajaccio, est très vite apaisant notamment le soir au coucher du soleil face aux îles sanguinaires, ou au petit-déjeuner de la terrasse du Dolce Vita, où nous avons confortablement trouvé refuge pendant le salon.
Mais c’est dans le vieux port Tino-Rossi, au cœur de la vieille ville et pourtant à l’écart des regards que nos oreilles nous ont transporté le plus loin, en pleine jungle africaine lorsque le bruit des pontons imite le barrissement des éléphants et couvrent la mélodie des mas des voiliers alors que nous dégustons un plat fait maison Chez Mathilde (12 Port Tino Rossi, anciennement atelier C’fée).
Pendant cette semaine, nous avons rencontré des ajacciens accueillants qui aiment discuter et parler de leur île. Il n’est pas rare d’entendre dans les rues des bouts de phrases en langue corse, chantante comme l’italien, expression identitaire forte de l’île actuellement menacée de disparition.
Comme de nombreux autres bloggeurs alors que nous avons parcouru parfois des dizaines de milliers de kilomètres pour voyager, nous ne connaissions pas encore la Corse, si proche et en même temps si loin de notre quotidien ! La voici dorénavant en haut de notre liste des destinations à découvrir absolument.
8 Commentaires
Je confirme, le sentier des douaniers est vraiment magnifique, accessible et super beau ! On a suivi votre conseil et acheté notre pique-nique au marché avant d’y aller (mmm le feuilleté brocciu-bettes :p).
Intéressant l’info sur les dates de disponibilité de la « vraie » charcuterie corse. Le propriétaire d’une épicerie fine dans Ajaccio nous a effectivement parlé du fait que beaucoup de charcuterie vendue comme « corse » sur l’île est en fait produite à partir de porc du continent. J’ai lu quelque part sur le net que 90% de la charcuterie vendue en corse ne serait pas issue du porc corse. C’est énorme je trouve (je n’ai pas vérifié l’exactitude du chiffre).
ça sent les vacances tout ça ! Ouuuuuuui !
C’est quand l’apéro? ah, ça tombe bien, c’est presque l’heure, tu m’as donné faim…
Vos photos sont vraiment belles ! On est passés à Ajaccio pendant notre roadtrip, mais cette ville ne nous attirait pas vraiment… Vos photos nous prouvent que nous avions tort !
Et vos articles sont très agréables à lire, ne repasserai de temps en temps, pour me détendre c’est top 🙂
Jolie vue en hauteur d’Ajaccio, j’aurais aimé découvrir un peu plus la ville mais c’est intéressant de la voir dans les yeux d’autres blogueurs 😉
Tu n’as plus qu’à y retourner 🙂
C’est vrai que chaque blogueur relate son vécu avec ses yeux et c’est super intéressant de voir les différents angles de chacun. On découvre d’autre facette d’une ville ou d’un région, c’est ce qui est génial avec les blogs, on peut lire 10 articles sur la même chose sans jamais s’ennuyer 🙂
Salut très bel article sur la ville d’Ajaccio que j’ai vraiment beaucoup aimé aussi ! Juste un petit regret je n’ai pas eu le temps de faire la balade sur le sentier des douaniers il faudra donc revenir 😉 Ravie de vous avoir croisé même si c’était rapide ! A bientôt solène
Au plaisir de te recroiser et merci pour le compliment mais avec une ville telle qu’Ajaccio, on ne peut qu’être inspiré 😉